Installé entre la trame d’accueil de Ouaga 2000 et le quartier Balkuy de Ouagadougou, le lycée inclusif Nongtaaba a dispensé ses premiers cours durant l’année scolaire 2021/2022. C’est un établissement où se retrouvent des élèves dits « voyants », malvoyants et aveugles. Il est un exemple de promotion d’égalité et d’équité entre les élèves malgré toutes les difficultés qu’il rencontre.

En franchissant, le seuil de la porte de la classe de 5e du lycée inclusif Nongtaaba, on ne s’imagine pas qu’il y ait des élèves handicapés visuels. Pourtant, en s’approchant de près, on peut remarquer la différence des cahiers sur certains tables-bancs. À la première table de la deuxième rangée, Grâce Wendkuni Rouamba, tête baissée s’active à noter le cours de sciences de la vie et de la terre. Poinçon à la main et concentrée, elle pointe ce qu’elle entend sur sa tablette de braille posée sur son cahier à spirale. Aveugle depuis toute petite, Grâce Wendkuni Rouamba a tout appris par le braille. La jeune fille a un rythme de notation aussi rapide que sa voisine assise à sa droite, qui écrit au stylo. « Avant de venir ici, j’étais à l’école primaire de l’Union nationale des associations burkinabè pour la promotion des aveugles et malvoyants UN/ABPAM et c’est après mon certificat d’étude primaire (CEP) que je suis venue ici. »

Grâce Rouamba en train de noter le cours du professeur de sciences de la vie et de la terre

Abdoul Rahim est dans la même classe que Grâce. Le jeune élève a perdu la vue à l’âge de deux ans, suite à une mauvaise prise en charge de ses maux aux yeux. Le sourire aux lèvres, il nous confie qu’il n’a pas de difficultés à suivre les cours à l’exception de celui d’anglais. « Je n’aime pas suivre le cours d’anglais parce que je trouve que c’est compliqué. Mais en dehors de l’anglais je n’ai pas de problème particulier. »

Abdoul Rahim voudrait devenir artiste musicien plus tard

Comme lui, Esdras Kouraogo en classe de 6e, a des difficultés à suivre les cours d’anglais. Né aveugle, l’élève indique que les cours se passent bien et que les enseignants les aident à suivre.

Esdras Kouraogo, élève en classe de 6e est né aveugle

Les aveugles et les malvoyants vivent à peu près les mêmes réalités en fonction de leurs capacités d’adaptation. « Je suis malvoyante mais j’arrive à suivre les cours malgré tout. Je note mes leçons en braille aussi parce que je vois floue. » affirme timidement Jeannette Compaoré, élève en classe de 6e. Les élèves que nous avons interrogés affirment en majorité qu’ils se sentent à l’aise avec leurs camarades dits « valides ». L’administration également déclare n’avoir pas constaté de barrière entre les élèves. Le constat aussi est que les élèves malvoyants et aveugles sont assis avec des élèves voyants. En général, les élèves s’entraident pour les cours mais aussi pour faciliter les déplacements de leurs camarades handicapés visuels. « Souvent quand Grace n’entend pas, je répète ce que le professeur a dit pour elle. Je l’aide aussi pour certains exercices » nous fait savoir Marie Josée Tapsoba, voisine de classe de Grace Rouamba.

Des enseignants formés

Le lycée inclusif Nongtaaba possède trois classes dont la 6e, la 5e et la 4e, avec un effectif total de 37 élèves avec 7 handicapés visuels. Grace à sa convention avec le ministère de l’Éducation nationale et de l’alphabétisation formelle, elle a deux professeurs qui enseignent chacun deux matières. D’autres interviennent en vacation. Benoît Konkobo, enseignant de français, est l’un des deux enseignants permanents. Selon lui, la première difficulté avec les élèves handicapés visuels est la lenteur parfois, dans la prise de note. « Il y a aussi le fait qu’il faille faire retranscrire les exercices et certains devoirs en braille avant que les élèves puissent avoir accès à ça. Par exemple on ne peut pas improviser une lecture avec eux et il faut toujours préparer la transcription en braille avant le cours » explique-t-il. Les enseignants ont la chance de bénéficier de formation sur comment enseigner ces élèves malvoyants et aveugles. « Ces formations nous ont aidé à trouver des astuces pour faire participer les élèves » précise-t-il.

Benoît Konkobo, enseignant en français et en histoire géographie au lycée inclusif Nongtaaba

Enseignant de mathématiques et de sciences de la vie et de la terre, François Zongo, pense que l’expérience du lycée inclusif malgré sa jeunesse et les difficultés est une réussite. « Nous les suivons au maximum tous les élèves et ils s’en sortent. Ces élèves participent comme les autres et ne restent pas dans leurs coins. L’inclusion est une possibilité et ce lycée en est la preuve. » affirme François Zongo.

Néanmoins, il y a une lenteur dans le processus d’enseignement due au support différent des handicapés visuels. « Pour l’administration des devoirs, on propose des sujets sous formats écrits qui sont envoyés à l’UN/ABPAM pour être transcrit avant que les élèves ne composent. Pour les enseignants qui ne peuvent pas décoder, on renvoi encore à l’UN/ABPAM pour décodage avant de ramener au lycée ici » nous font savoir les deux enseignants dans les échanges.

Selon l’enseignant en sciences de la vie et de la terre François Zongo, ce lycée est la preuve que l’inclusion est possible

Une absence de manuels adaptés

L’une des difficultés pointées du doigt par les élèves du lycée inclusif Nongtaaba et d’ailleurs, c’est le manque de manuels et livres adaptés à leur handicap. Suivre la lecture ou s’exercer à la maison est alors très compliqué pour eux. Selon Guy Yaméogo, vice-président de UN-ABPAM et proviseur du lycée inclusif Nongtaaba, les élèves en général ont besoin de livres. « Nous avons reçu des livres de maths, de physique-chimie et d’anglais mais malheureusement c’est pour les voyants. » nous dit-il. Cependant, l’UN-ABPAM a une structure chargée de transcrire ces livres en version braille et de les mettre à la disposition des élèves, surtout pour les livres de mathématiques, d’anglais ou d’allemand.

Pour répondre en partie à ce problème, l’UN/ABPAM a reçu des appareils enregistreurs de partenaires qui peuvent enregistrer des leçons ou la lecture en classe. Il y a aussi l’introduction des tablettes électroniques, afin qu’à terme les élèves maîtrisent les outils digitaux. « Effectivement la lecture pose problème. Pour un livre de 100 pages, quand vous voulez le traduire en braille, on peut avoir 20 tomes, donc c’est compliqué. C’est donc avec les appareils électroniques que l’on essaie de pallier à ce problème. »

Guy Yameogo, proviseur du lycée inclusif Nongtaaba et vice président de l’UN/ABPAM

Pour le proviseur, toutes les solutions n’enlèvent pas le handicap et c’est aux élèves de travailler à se surpasser. « Si les autres travaillent 10% l’aveugle doit travailler peut-être 30 à 40% en plus. Certains de nos élèves le comprennent et se mettent au sérieux pour être à la hauteur de leur apprentissage »

Le sous-effectif mais aussi le manque de moyens

Le lycée inclusif Nong Taaba de Ouagadougou est une initiative de UN-ABPAM qui a germé depuis 2014. Elle a donc approché des partenaires financiers qui interviennent dans le domaine. Ces derniers ont alors accompagné l’UN/ABPAM pour la construction du lycée inclusif Nong Taaba qui a débuté les cours en saison scolaire 2021-2022. « C’est un bâtiment à un niveau avec huit classes aérées dont trois occupées pour le moment » indique le proviseur Guy Yaméogo. Ce dernier aurait souhaité avoir dans chaque classe une quarantaine d’élèves mais pour le moment, il y a un problème d’effectifs des élèves mais aussi et un problème d’enseignants. « Nous voulons voir ce lycée doté à 80 % des enseignants venus de l’Etat. Quand on parle de vacations, il faut des moyens mais quand les effectifs ne sont pas assez étoffés, cela pose problème. »

L’école a ouvert ses portes durant l’année académique 2021/2022

L’année prochaine le lycée ouvrira une classe de 3e et aura besoin d’assez d’enseignants et de personnels pour assurer la réussite de ses candidats au Brevet d’étude du premier cycle (BEPC). L’Etat les accompagne mais cet accompagnement n’est pas encore à la hauteur des attentes. « Nous demandons qu’il fasse un peu plus et qu’il aide aussi à la visibilité de notre lycée. Nous souhaitons aussi que toute personne de bonne volonté nous aide. C’est un établissement qui vient de commencer et nous n’avons pas encore une administration bien construite comme on le souhaite. » ajoute Guy Yaméogo. Le lycée veut former des élèves, voyants ou pas, avec une mentalité de gagneur pour une transformation sociétale. Cet établissement permet à ces élèves qui ont la chance d’y être inscrits, de s’insérer dans la société et de briser le complexe.

En vue de promouvoir l’éducation pour tous, certains établissements reçoivent des élèves en situation de handicap. C’est le cas du lycée mixte de Gounghin qui compte en son sein une vingtaine d’élèves aveugles et malvoyants. Lefaso.net est allé à la rencontre de quelques-uns d’entre eux.

Main dans la main et munis d’une canne, Yacouba Ilboudo, Patrick Kaboré et Alexis Zongo se dirigent vers leur salle de classe de 1ère A4. Avec pour principal point commun leur handicap visuel, ils ont l’habitude de faire le trajet de l’école ensemble. Une fois en classe, il est difficile de percevoir le handicap de ces élèves car ils se déplacent sans difficultés jusqu’à leurs places. « Je suis inscrit ici depuis la classe de 6e. Les cours se passent bien et j’arrive à suivre grâce à une tutrice qui me dicte ce qu’on écrit au tableau pour que je puisse suivre », nous fait savoir Yacouba Ilboudo, qui s’exprime très bien.

Yacouba Ilboudo en train de lire un cours en braille

Ses camarades Alexis Zongo et Patrick Kaboré sont quant à eux venus au lycée mixte de Gounghin après l’obtention de leur Brevet d’études du premier cycle (BEPC). Alexis Zongo vit avec une famille d’accueil car ses parents habitent à Koudougou. Selon lui, c’est dans une ambiance de fraternité et de solidarité qu’ils suivent les cours tous les jours. « Nous sommes amis à tout le monde ici parce que quand on parle de l’inclusion, c’est tout le monde. Le fait même que nos camarades nous aident en dictant pour nous, tout en écrivant leurs cours c’est beaucoup », indique Alexis Zongo.

Alexis Zongo originaire de la ville de Koudougou est venu au lycée mixte de Gounghin après son BEPC et vit dans une famille d’accueil

Des élèves solidaires envers leurs camarades en situation de handicap

En plus de leur résilience face au handicap, ces élèves peuvent compter sur leurs camarades qui leur sont d’une aide précieuse. Leurs voisins ou voisines qu’ils ont surnommés tuteurs ou tutrices leurs permettent de suivre en classe. « Par exemple, lors des cours de mathématiques, je dicte tout ce qui est au tableau, mais pour le cours d’histoire géographie c’est moins difficile car il arrive à écouter », explique Assia Nikièma, tutrice de Patrick Kaboré. Le chef de classe également joue un grand rôle pour faciliter leur apprentissage. « Étant donné qu’ils ne voient pas, je réclame chaque fois le silence pour qu’ils puissent au moins entendre les explications du professeur », a déclaré Flavien Sanou.

Flavien Sanou, chef de classe

Le constat général est que l’ensemble des élèves est mobilisé pour venir en aide à leurs camarades handicapés visuels en cas de besoin. Mais il faut dire que malgré cette mobilisation, ils sont très autonomes. Pour Yacouba Ilboudo, le handicap n’est pas une fatalité. « Je peux dire que c’est quelque chose qui nous rend un peu plus forts. Peut-être que sans ce handicap, je n’aurai pas atteint ce niveau alors que cette situation nous permet de nous débrouiller », relativise l’élève de 1ère A4.

Assia Nikièma aide l’élève Patrick Kaboré a suivre les cours en lui dictant les leçons

L’Union nationale des Associations burkinabè pour la promotion des aveugles et malvoyants (UN/ABPAM) au cœur de cette éducation inclusive

Pour que Yacouba Ilboudo et ses camarades puissent être au lycée mixte de Gounghin, il a fallu que l’ABPAM discute avec l’administration. Il faut aussi souligner que des élèves dans la même situation sont affectés dans d’autres établissements de la ville de Ouagadougou. « Nous n’avons pas un partenariat très formel avec les établissements. Mais depuis le départ, nous avons fait du plaidoyer pour que les élèves handicapés visuels puissent apprendre comme les autres. C’est ainsi que des établissements comme le lycée mixte de Gounghin, Song Taba et Marien N’Gouabi, Bambata et même Vénégré reçoivent des élèves handicapés visuels dans leurs classes », a fait comprendre Christophe Oulé, président de l’ABPAM, qui ajoute qu’ils essaient de faire un suivi pour faciliter l’apprentissage des élèves.

 » Nous avons fait le plaidoyer auprès de certains établissements pour que les élèves handicapés visuels puissent apprendre comme les autres », Christophe Oulé, président de l’Union nationale des Associations burkinabè pour la promotion des aveugles et malvoyants

Avant d’être affectés dans ces établissements, certains sont passés par l’école des jeunes aveugles de Ouagadougou. Cette école a été ouverte avec l’accompagnement du ministère de l’Action sociale. C’est à partir de cette école que les enfants ont été scolarisés dans les premières classes du primaire. Là-bas, les enfants sont d’abord reçus pour apprendre le braille afin de lire et d’écrire avant de rejoindre l’école normale.

Yacouba Ilboudo, Alexis Zongo et Patrick Kaboré aimeraient tous être communicateurs ou hommes de droit dans le futur

Des difficultés mais aussi beaucoup de perspectives

Au regard de la barrière du handicap visuel, l’enseignant ne peut pas toujours appréhender les choses de la même manière qu’avec les autres élèves dits « normaux ». Néanmoins les élèves aveugles et malvoyants apprennent toutes les matières et ne sont exemptés d’aucune matière. « Les devoirs des élèves en situation de handicap visuel sont traduits en braille. Le professeur dépose le devoir à temps auprès de l’équipe de transcription qui est chargée de traduire le sujet pour eux », explique Christophe Oulé, président de l’ABPAM.

Patrick Kaboré souhaite que les manuels scolaires soient adaptés au braille pour leur faciliter l’apprentissage

Malgré cet accompagnement, des difficultés d’études subsistent. Patrick Kaboré déplore l’absence de manuels scolaires dans certaines langues qui soient adaptés à leur situation : « On ne trouve pas les livres en braille, surtout en anglais et en allemand ».

Selon le président de l’ABPAM, ce n’est pas facile pour ces jeunes aveugles, mais comme tous les élèves, quand ils s’y mettent, ils s’en sortent. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Farida Thiombiano
Lefaso.net

L’Union nationale des Associations burkinabè pour la promotion des aveugles et malvoyants (UN-ABPAM) a commémoré en différé, avec le soutien de ses partenaires, la Journée internationale des personnes handicapées. La cérémonie, qui s’est tenue le vendredi 8 décembre 2023 à Ouagadougou, a mis l’accent sur les stratégies visant l’inclusion des personnes handicapées dans l’action humanitaire au Burkina Faso.

Le choix du thème « Action humanitaire au Burkina Faso : quelles stratégies pour l’inclusion des personnes handicapées au Burkina Faso ? », s’impose dans un contexte où la crise humanitaire suscite une réflexion approfondie sur la manière dont les personnes handicapées sont prises en charge.

Dans son allocution, le président de l’Union nationale des Associations burkinabè pour la promotion des aveugles et malvoyants (UN ABPAM), Christophe Oulé, a lancé un appel aux autorités pour une prise en charge accrue des personnes handicapées, en particulier dans le contexte actuel de crise humanitaire. Il a plaidé en faveur d’un ciblage plus précis des besoins réels des personnes handicapées, afin de mettre en œuvre des solutions efficaces et adaptées.

« Nous souhaitons que les acteurs humanitaires agissent en symbiose avec les personnes handicapées pour une meilleure prise en charge afin qu’elles puissent vivre avec dignité », Christophe Oulé, président de l’UN ABPAM

Le secrétaire général de l’UN ABPAM, Souleymane Ouédraogo, a relevé la vulnérabilité croissante des personnes handicapées, exacerbée par la crise sécuritaire qui frappe le pays. Il a révélé des chiffres alarmants issus du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR), indiquant que plus de 17 000 personnes handicapées étaient des déplacés internes en 2021, avec une réduction apparente en mars 2023. Cette régression des données statistiques est préoccupante, laisse entendre monsieur Ouédraogo.

« Le CONASUR avait enregistré en 2021, le nombre d’handicapés déplacés internes à plus de 17 000, dont plus de 7 000 hommes et plus de 9 000 femmes, sur un total d’environ 1 400 000 personnes déplacées internes. En mars 2023, les chiffres donnés par le CONASUR sur les personnes handicapées ont régressé, estimant leur nombre à seulement plus de 10 000. Les dernières statistiques sur les handicapés publiés suscitent des interrogations. Il se pourrait que près de 7 000 personnes handicapées aient pu retourner dans leurs localités d’origine, ce qui serait très encourageant, ou que ces personnes soient mortes. Sinon, on pourrait croire que les récentes statistiques n’ont pas été bien analysées et appréciées. Et moi, je retiens la dernière hypothèse », a-t-il affirmé.

« La crise que nous vivons provoque de nouvelles déficiences qui entraînent de nouveaux handicaps », Souleymane Ouédraogo, secrétaire général de l’UN ABPAM, député à l’Assemblée législative de transition

« Le nombre de personnes handicapées déplacées estimé à 400 000 »

Cependant, le secrétaire général de l’UN ABPAM a souligné des défis liés à la collecte de données précises, déplorant le manque de moyens nécessaires au ministère en charge de l’Action humanitaire pour effectuer un recensement exhaustif. Il a évoqué des difficultés, notamment pour les élèves handicapés qui n’ont pas pu retourner chez eux en raison de l’occupation terroriste de leurs localités. Et selon lui, les récentes statistiques suscitent des interrogations.

« Il y a difficulté parce que le ministère en charge de l’Action humanitaire n’a toujours pas les moyens qu’il faut pour recenser de manière conséquente, le nombre de personnes handicapées déplacées internes. Certaines personnes vivant avec un handicap ont quitté les zones de crise pour se retrouver dans nos associations, que nous prenons en charge », dépeint Souleymane Ouédraogo.

« Light for the world qui est une ONG spécialisée dans le handicap, accompagne l’UN ABPAM depuis 2009, à travers son programme éducation inclusive », Étienne Bagré, directeur pays de Light for the world

Monsieur Ouédraogo confie que les acteurs humanitaires au Burkina Faso établissent le nombre de personnes handicapées déplacées à 400 000. Il estime alors qu’il reste un travail substantiel à faire pour évaluer correctement le nombre de personnes handicapées déplacées internes.

Pour le secrétaire général de l’UN ABPAM, l’outil le plus approprié pour le recensement des personnes vivant avec un handicap est « Le questionnaire Washington ».

Stratégies pour une action humanitaire inclusive

En termes de stratégies et de mode d’action, Souleymane Ouédraogo préconise l’intensification de la sensibilisation à l’endroit des communautés pour qu’elles soient davantage solidaires avec les personnes handicapées. La sensibilisation doit aussi se faire au niveau des acteurs humanitaires, ajoute-t-il, pour que leurs activités prennent effectivement en compte les personnes handicapées.

Le secrétaire général de l’UN ABPAM recommande aussi que soient accentués les plaidoyers pour renforcer les financements en faveur des personnes handicapées priorisant les interventions basées sur les normes d’inclusion humanitaire. De son point de vue, il est nécessaire d’associer les personnes handicapées à toutes les phases d’élaboration des programmes humanitaires, et de créer une meilleure coordination des acteurs humanitaires.

« Sensorial handicap cooperation a accompagné l’UN ABPAM pour mettre en place des dispositifs pour faciliter la scolarisation des enfants handicapés visuels », Eugène Bayili, chargé de programme Sensorial handicap cooperation Burkina

Aussi, le secrétaire général de l’UN ABPAM invite le gouvernement à se munir de données désagrégées en âge, sexe et en type de handicap. Car si les enfants ont besoin d’éducation, certains ont besoin de béquilles, de cannes blanches, pendant que d’autres ont besoin de lunettes, de prothèses, etc.

Pour monsieur Ouédraogo, le nombre de personnes handicapées va malheureusement s’accroître dans les années à venir, d’où la nécessité de relire la stratégie nationale de protection et de promotion des droits des personnes handicapées. Et cela, en conformité avec la convention internationale relative aux droits des personnes handicapées et de la loi 012 pour mieux prendre en compte les personnes handicapées.

Quelques matériels pédagogiques pour personnes handicapées présentés à l’occasion de la cérémonie de commémoration de leur Journée internationale

La cérémonie a été marquée par des performances artistiques poignantes, mettant en lumière les talents exceptionnels des personnes handicapées et cherchant à défier les préjugés persistants au sein de la société.

La commémoration de la Journée internationale des personnes handicapées à Ouagadougou a été l’occasion de souligner l’urgence d’actions humanitaires concertées pour garantir l’inclusion et la dignité des personnes handicapées au Burkina Faso.

Les appels lancés par les responsables de l’UN ABPAM résonnent comme un appel pressant à l’action, engageant les autorités et les acteurs humanitaires à travailler de concert pour répondre aux besoins spécifiques des personnes handicapées dans un contexte de crise complexe.

Lire aussi : Burkina Faso : Les personnes vivant avec un handicap plaident pour leur implication dans la mise en œuvre des programmes qui leur sont dédiés

Hamed Nanéma
Lefaso.net

La cérémonie de lancement et d’installation de la Baseline du projet « Grandir ensemble II » s’est déroulée, ce jeudi 27 janvier à Ouagadougou. Ce projet vise une meilleure insertion sociale des enfants en situation de handicap dans la capitale.

Au Burkina Faso, l’éducation inclusive est garantie dans les établissements préscolaires, primaires, post-primaires, secondaires et universitaires par la loi 012-AN-2010 du 1er avril 2010 portant protection et promotion des droits de la personne handicapée.

Pour favoriser la réalisation du droit à l’éducation pour tous les enfants, le pays s’est même doté d’une Stratégie nationale de développement de l’éducation inclusive Et même si la situation s’améliore, il faut reconnaître que nombre d’enfants vulnérables, notamment ceux en situation de handicap, restent à quai.

C’est la raison pour laquelle l’organisation non gouvernementale ASMAE a conçu le projet « Grandir ensemble » pour permettre une meilleure insertion sociale des enfants en situation de handicap.

Il y a eu une phase pilote particulièrement réussie dans l’arrondissement 12, qui a permis de donner une chance à beaucoup plus d’enfants vivant avec un handicap. Cette phase liminaire aura permis notamment de répertorier tous les services en capacité d’accompagner l’enfant et la famille dans sa vie et son développement malgré son handicap et de créer un cadre inclusif pour les enfants -handicapés ou non- et de s’apercevoir qu’ils ont les capacités et les mêmes potentiels.

En laçant la deuxième phase, ASMAE et ses partenaires espèrent couvrir les 12 arrondissements de la capitale. Elaboré par l’ONG et ses partenaires de mise en œuvre que sont l’UN ABPAM, Samenti et l’ABAPE, « Grandir ensemble II » vise à « contribuer à l’insertion sociale des enfants handicapés dans les 12 arrondissements de Ouagadougou via l’éducation inclusive », selon les promoteurs.

Il doit permettre d’identifier les enfants à risque ou en situation de handicap, d’améliorer l’accès à des services de qualité et de promouvoir l’éducation préscolaire inclusive.

Et c’est pour permettre aux acteurs de sa mise en œuvre de mieux s’approprier le projet que l’atelier a été organisé. Cet atelier a été suivi de l’installation de la Baseline.

« Grandir ensemble » est financé à hauteur de plus 391 millions de francs CFA financés par ASMAE, la Fondation pro victimis et de la coopération internationale du Grand-Duché de Monaco.

Vanessa Konaté, représentante pays de l’ONG ASMAE, explique que la première phase a concerné exclusivement l’arrondissement 12 de Ouagadougou avec un partenaire de la société civile qui est l’UN-ABPAM. « Nous nous sommes rendus compte avec ce projet que de nombreux enfants, c’est-à-dire plus de 1 000 enfants n’avaient pas en réalité accès aux services qui leur permettraient de prévenir les maladies qui auraient pu les rendre aveugles », ajoute-t-elle.

Plus concrètement, précise Vanessa Konaté « Ce projet vise à promouvoir l’intervention précoce pour tous les enfants de la ville de Ouagadougou dans tous les arrondissements. Il s’agit de leur donner accès à la sensibilisation, à la prévention, aux soins. Une fois qu’ils sont soignés, de leur donner accès à l’école ».
A noter que le projet « Grandir ensemble II » se déroulera de janvier 2022 à décembre 2024 dans tous les arrondissements de la capitale comme sus-mentionné.

D.A.K
Lefaso.net

L’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) a fait don d’outils informatiques à l’Union nationale des associations burkinabè pour la promotion des aveugles et malvoyants (UN-ABPAM). La remise officielle du don a eu lieu le samedi 2 octobre 2021 à Bobo-Dioulasso, en présence des autorités régionales en charge de la solidarité nationale des Hauts-Bassins.

Le don est composé d’ordinateurs de bureau et portables, d’un scanner professionnel et d’un scanner simple, d’embosseuses brailles, de logiciels spécifiques (Jaws, Zoom-texte, OCR Abby fine reader, DBTWin) et de logiciels d’édition de textes mathématiques. A travers ce geste, l’ARCEP veut faire de l’inclusion numérique des personnes en situation de handicap visuel une réalité. Ce don contribue sans doute à la promotion des aveugles et des malvoyants au Burkina Faso. Pour le représentant du président de l’ARCEP, Soumanan Sanou, ce don à l’UN-ABPAM vise à doter les personnes vivant avec un handicap visuel de matériels pouvant leur faciliter l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC).

L’Organisation des nations-unies dans son rapport sur le handicap et le développement, publié en 2018, a affirmé que les personnes en situation de handicap sont désavantagées en ce qui concerne la plupart des objectifs de développement durable. Et des mesures concrètes sont nécessaires pour inclure le milliard de personnes handicapées dans le monde en tant qu’acteurs et aussi comme des bénéficiaires du développement. Les nations-unies affirment ainsi que l’accessibilité numérique est reconnue comme une priorité essentielle dans plusieurs engagements mondiaux, notamment la convention relative aux droits des personnes handicapées.

Soumanan Sanou a indiqué que les Objectifs de développement durable (ODD) des nations-unies visent fondamentalement à s’assurer que personne n’est laissé de côté dans un monde de plus en plus numérique. C’est dans cette optique, poursuit-il, que l’ARCEP a répondu favorablement à l’appel de l’UN-ABPAM, afin d’aider les personnes vivant avec un handicap visuel. « Il s’agit pour l’ARCEP de donner corps à la stratégie de développement de l’accès et du service universel des communications électroniques adoptés par le gouvernement du Burkina Faso en 2017 », a-t-il laissé entendre.

Le présidium lors de la remise du matériel informatique à l’UN-ABPAM

Outre ce matériel, l’ARCEP a assuré la formation des bénéficiaires en vue d’une meilleure prise en main des équipements. « Des formations ont été organisées à l’attention des formateurs et des personnes ressources des centres de formation de l’UN-ABPAM. Une première session s’est déroulée à Ouagadougou, du 30 août au 1er septembre 2021 pour les centres de Ouagadougou, Tenkodogo, Kaya, Koudougou et Ouahigouya. La deuxième session s’est ouverte à Bobo-Dioulasso le 30 septembre pour les centres de Bobo-Dioulasso, Nouna, Gaoua, Houndé et Banfora », a-t-il renseigné.

Il a par ailleurs réaffirmé toute la disponibilité de l’ARCEP à accompagner l’UN-ABPAM chaque fois que le besoin se présente et ce, dans la limite du possible. Toutefois, il espère que ces actions vont apporter un plus au bien-être des membres de l’ABPAM.

Le geste est salué à sa juste valeur par les bénéficiaires

Le président de l’UN-ABPAM, Christophe Oulé, a salué le geste de l’ARCEP à sa juste valeur. Il a estimé que ces outils informatiques sont un moyen pour faciliter l’inclusion des personnes vivant avec un handicap visuel. « Aujourd’hui, le numérique est incontournable pour toutes les personnes. Nous sommes des personnes comme les autres, et c’est bon que nous ayons ce matériel et la formation pour pouvoir l’utiliser. L’outil informatique sert d’armature pour le béton qui va servir de pont permettant d’enjamber le fossé qui nous sépare des autres par rapport à l’inclusion », a-t-il laissé entendre.

Une vue du matériel informatique remis par l’Arcep

Le président de l’UN-ABPAM a également souligné que le problème des élèves, c’est l’accès à la documentation. Il regrette que ceux-ci ne puissent pas suivre le cours en classe comme les autres et prendre des notes. Pour lui, en plus de ce qu’ils suivent en classe, il serait mieux que les handicapés visuels aient accès à la documentation. C’est pourquoi, il se réjouit que ce matériel permette aux élèves handicapés visuels, d’avoir une utilisation autonome de l’outil informatique. « Nous avons besoin de lire l’histoire, de savoir ce qui s’est passé dans le monde, et tout cela est possible à travers l’outil informatique. C’est pourquoi, nous travaillons à faire en sorte que les élèves puissent entrer en possession de ces outils », a-t-il indiqué.

Il a saisi cette occasion pour interpeller d’autres personnes de bonne volonté à emboiter le pas de l’ARCEP, en venant en aide aux personnes en situation de handicap. Embouchant la même trompette, Christine Ouattara a salué, au nom des bénéficiaires, le geste de l’ARCEP qui, selon elle, va améliorer le travail des formateurs et apprenants, et leur garantir un avenir meilleur.

Romuald Dofini
Lefaso.net

1987-2019. Cela fait 32 ans que l’Union nationale des Associations burkinabè pour la promotion des aveugles et malvoyants (UN-ABPAM) a créé l’Ecole des jeunes aveugles (EJA). Dans le cadre de la commémoration de cet anniversaire, les responsables de l’union ont animé une conférence de presse ce jeudi 17 janvier 2019 à Ouagadougou. Ils ont présenté les visions de l’école sur la scolarisation des enfants aveugles et les activités qui seront organisées dans le cadre de cette célébration, le 22 janvier prochain.

« 30 ans de l’Ecole des jeunes aveugles (EJA), contribution de l’UN-ABPAM. Bilans et perspectives ». C’est sous ce thème que se tiendront les activités commémoratives de l’anniversaire. L’UN-ABPAM, structure spécialisée dans l’éducation des enfants handicapés visuels, dresse un bilan mitigé après 30 années d’existence. Les notes de satisfaction sont liées au nombre d’enfants pris en charge et formés grâce à l’appui pédagogique de l’Ecole des jeunes aveugles. « Plus de 380 élèves ont été formés à l’EJA », précise Christophe Oulé, président de l’UN-ABPAM. Parmi ces élèves formés, certains occupent des postes dans l’administration publique burkinabè.

C’est le cas de Martine Bilgo, enseignante affectée par le ministère de l’Education nationale dans une école pour non-voyants, dans la province du Namentenga.

Le combat de Martine Bilgo

Titulaire d’une maîtrise en droit obtenue à l’Université Ouaga I Pr-Joseph-Ki-Zerbo, Martine Bilgo avait l’intention de fréquenter l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM) ou l’Ecole normale supérieure de Koudougou (ENSK). Dans l’impossibilité d’intégrer ces instituts de formation à cause de son handicap visuel, elle opte de s’inscrire dans une Ecole privée de formation des enseignants du primaire. Là, il lui a fallu signer une décharge dans laquelle elle s’engageait à ne pas engager de poursuite judiciaire contre ladite école en cas de refus de l’administration publique burkinabè de l’intégrer à la fin de sa formation professionnelle.

Grâce aux différentes plaidoiries menées, les jeunes handicapés diplômés ont accès aux concours directs de la Fonction publique depuis 2014. Le combat pour que l’enfant handicapé visuel puisse continuer d’aller à l’école et se réaliser se poursuit.



Les personnes souffrant d’un handicap visuel toujours oubliées

Dans le cadre de cette lutte, l’UN-ABPAM dénonce la non-application des dispositions légales. La loi 012, découlant de la Loi sur les personnes handicapées des Nations unies, a été adoptée par l’Etat burkinabè. « Cette loi censée favoriser l’inclusion des personnes handicapées visuelles n’est pas effective sur le terrain », regrette Christophe Oulé. Il lance donc une invite à rendre effective cette disposition légale au Burkina Faso.

L’EJA intervient dans les domaines de l’éducation spécialisée, inclusive, la réadaptation, la formation professionnelle des élèves voyants, non-voyants et malvoyants, avec des programmes et horaires communs à toutes les écoles du Burkina Faso.

Mariam Ouédraogo (Stagiaire)
Lefaso.net

Tous les ans, les personnes aveugles et malvoyantes du monde entier célèbrent la journée internationale de la canne blanche. Pour cette année, l’Union Nationale des Associations Burkinabè pour la Promotion des Aveugles et Malvoyants (UN. ABPAM) a choisi la mairie de Ouagadougou pour commémorer cette journée. A cette occasion, une canne a été remise symboliquement au maire de la commune ce 15 Octobre 2018.

Christophe Oulé, président de l’UN.ABPAM explique que la journée mondiale de la canne blanche a pour mission d’éduquer la société en matière de cécité et de montrer comment les aveugles et les malvoyants vivent et travaillent.  Pour lui, la canne blanche est reconnue comme étant un symbole d’indépendance, un signe de respect pour les personnes vivant avec un handicap visuel.

A l’occasion de cette journée, une canne a été remise au maire de la commune de Ouagadougou avec beaucoup de symbolisme et de doléances.  « Cette canne est chère et inaccessible et aussi pour l’utiliser, il faut une formation adéquate. Nous demandons à la mairie de la ville de rendre cette canne gratuite pour nos membres. Nous demandons aussi de revoir les trottoirs de la ville pour nous permettre de nous déplacer facilement et sans danger. En ratifiant la convention des droits pour les personnes handicapées, le Burkina a pris des engagements pour respecter tous ces points. Nous demandons alors à ce que ça soit chose effective », a dit Christophe Oulé. Il a par ailleurs remercié la mairie pour les efforts qui sont faits dans l’accompagnement de leur association depuis janvier 2016.

Moussa Bélem, premier adjoint au maire, représentant le maire de la commune, a confié que les doléances de l’UN.ABPAM ne sont pas tombées dans le vide. Il affirme que la mairie fera tout son possible pour l’amélioration des conditions de vie des personnes vivant avec un handicap visuel. Il a aussi reconnu les problèmes liés au déplacement des personnes aveugles et malvoyantes dans la ville de Ouagadougou.

La journée mondiale de la canne est célébrée depuis 1969. De par le monde l’Union Mondiale des aveugles (UMA) compte plus de 253 millions de personnes aveugles et malvoyantes.

L’Union Nationale des Associations Burkinabè pour la Promotion des Aveugles et Malvoyants (UN. ABPAM) est une association regroupant les personnes vivant avec un déficit visuel. Elle a pour principales missions de prévenir par les sensibilisations les maladies liées à la cécité, d’éduquer et former ses membres et faire des plaidoyers pour la prise en compte des droits des personnes vivantes avec un handicap visuel.

Basile SAMA (stagiaire)

Burkina 24

L’association ASMAE a présenté, ce jeudi 9 septembre 2021, le bilan final de son projet initié en 2019 en partenariat avec l’Union nationale des associations burkinabè pour la promotion des aveugles et malvoyants (UN-ABPAM). Ce projet visait une meilleure insertion sociale des enfants de 3 à 6 ans ayant une déficience visuelle.

« Contribuer à une meilleure insertion sociale des enfants de 3 à 6 ans ayant une déficience visuelle et de leurs familles à Ouagadougou ». Tel est l’objectif général que les acteurs de l’association ASMAE se sont attelés à atteindre durant deux années de travaux, en partenariat avec l’Union nationale des associations burkinabè pour la promotion des aveugles et malvoyants (UN-ABPAM). Débuté le 1 octobre 2019, ce projet avait pour but de sensibiliser la population de l’arrondissement 2 de Ouagadougou sur les causes et les moyens de prévention de la déficience visuelle. Il vise également à lever les barrières d’accès aux services de soins oculaires de protection et de préscolarisation inclusive des enfants de 3 à 6 ans.

Vanessa Boni/Konaté représentante de ASMAE

Au regard des différents résultats obtenus, le présentateur du bilan, Thierry Kaboré, juge les travaux de l’association satisfaisants. « Toutes les activités aux programmes ont été à 100% réalisées et le taux des personnes sensibilisées monte à 96% », a-t-il souligné. Il renchérit en disant que « le projet a permis de toucher 352 enfants dont 194 filles ».

Rozenn Coraud Responsable projet partenariat lors de la présentation des perspectives

Ce bilan est approuvé par la majorité des participants qui n’ont pas manqué de le signaler lors des échanges. « Ce projet est une belle initiative qu’il faut pérenniser autant que possible », a soutenu un des bénéficiaires. Et un autre d’affirmer : « Je ne m’attendais pas à cette aide et grâce au projet, j’ai su que ma fille a des problèmes d’yeux. Avant, elle larmoyait mais on ne prenait pas cela au sérieux. Mais la sensibilisation nous a ouvert les yeux et avec les dépistages et les médicaments qu’on a reçus, elle ne larmoie plus ».

Une photo de famille avec les partenaires et les bénéficiaires du projet

Les acteurs du projet ont en perspective d’étendre leurs actions jusqu’en 2024 et ils visent tous les arrondissements de la ville de Ouagadougou, avec toujours, pour objectif de contribuer à l’insertion sociale des enfants handicapés.

Joséphine Gouba (stagiaire)
Lefaso.net

L’Union nationale des Associations burkinabè pour la promotion des aveugles et malvoyants (UN-ABPAM) s’est dotée d’un nouveau projet dénommé « Solution TIC Accessibles » pour faciliter la tâche de ses membres en termes de lecture des textes imprimés. La rencontre d’information avec les acteurs s’est tenue le mercredi 23 décembre 2020 à Ouagadougou.

« Les jeunes personnes handicapées visuelles du Burkina Faso ont également le droit de lire et de réussir en éducation et dans la vie ». C’est la conviction de l’Union nationale des Associations burkinabè pour la promotion des aveugles et malvoyants (UN-ABPAM). Pour rendre le principe concret, cette union va lancer le projet « Solution TIC Accessibles » au premier trimestre de l’année 2021. Selon le président de l’UN-ABPAM, Christophe Oulé, il va s’agir d’élaborer, d’adapter et de mettre en œuvre des politiques, lois et règlements nationaux en faveur de la publication accessible et l’acquisition de technologies numériques accessibles.

Christophe Oulé montrant le fonctionnement du clavier en braille conçu pour les ordinateurs.

Dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet, les organisateurs comptent créer et animer un mouvement actif en faveur de l’inclusion et de l’accessibilité du matériel de lecture (manuels scolaires, journaux, littérature, site web du gouvernement et notifications). Ils vont également produire et mettre à la disposition des élèves et étudiants, au moins 500 livres.

A en croire l’UN-ABPAM, le projet « Solution TIC Accessibles » est la mise en œuvre du Traité de Marrakech, qui vise à faciliter l’accès des aveugles, des déficients visuels et des personnes ayant d’autres difficultés de lecture des textes imprimés aux œuvres publiées. Après avoir signé ce traité en juin 2013, le Burkina Faso l’a ratifié en 2018, a indiqué Christophe Oulé. Par ailleurs, il a précisé qu’il « était question que le monde entier s’engage à mettre en place des outils pour permettre aux personnes empêchées de lire des ouvrages imprimés, d’avoir accès à ces ouvrages ».

Le président de l’UN-ABPAM, Christophe Oulé.

« Une première en Afrique de l’Ouest francophone »

Un projet qui promeut l’accessibilité des documents aux personnes handicapées visuelles, c’est « une première en Afrique de l’Ouest francophone », a laissé entendre Philippe Compaoré, le chargé des programmes de l’ONG Light for the World. « C’est pour cela que nous nous réjouissons de l’aboutissement et la mise en œuvre de ce projet, qui va révolutionner le système éducatif au niveau du Burkina. Et c’est sûr, des pays francophones de l’Afrique de l’Ouest viendront s’inspirer de l’expérience du Burkina », a-t-il déclaré.

Ainsi, Light for the World, qui soutient la réalisation de ce projet à hauteur de plus de 135 millions de francs CFA, dit compter sur l’expertise de l’UN-ABPAM pour que ce projet serve d’école pour les autres pays de la sous-région. L’ONG recommande aux responsables de l’UN-ABPAM de mettre en place des outils de gestion du centre, les conditions d’accès aux équipements par les usagers, et d’élaborer un plan de suivi et de maintenance pour les appareils qui seront acquis.

Le chargé de programmes de Light for the World, Philippe Compaoré.

De son côté, l’UN-ABPAM a dévoilé, au cours de cette rencontre d’information avec les acteurs, la liste des activités à mener pour atteindre les objectifs fixés. Il s’agit entre autres d’organiser des ateliers de sensibilisation à l’intention des ministères qui pourront intervenir dans ce projet, produire un film documentaire de sensibilisation sur l’utilisation des technologies numériques accessibles et créer une bibliothèque en ligne de titres accessibles (Bookshare Burkina Faso) avec des manuels scolaires nationaux.

Selon les responsables de « Solution TIC Accessibles », ce projet devra prendre fin le 31 décembre 2022.

Cryspin Masneang Laoundiki
Lefaso.net

La Ministre du Développement de l’Économie Numérique et des Postes,Madame Hadja OUATTARA/SANON, a présidé dans la matinée du jeudi 17 septembre 2020 à Ouagadougou, la cérémonie de remise officielle de matériel informatique spécifique à l’Union Nationale des Associations Burkinabè pour la Promotion des Aveugles et Malvoyants (UN-A.B.P.A.M).

Ce don, qui entre dans le cadre du projet e-Burkina, est une réponse au cri de cœur, lancé par Monsieur Christophe OULE Président de l’UN- ABPAM. En effet Il y a environ quinze ans, l’UN-ABPAM, sous la houlette de feu Dr Siaka DIARRA, ouvrait sa cellule de formation en informatique adaptée, avec l’appui de l’Association Valentin-Haüy. A ce jour, beaucoup de personnes vivant avec  un handicap visuel  au Burkina Faso ont été formés grâce à ce matériel. Les équipements (acquis auprès de l’Union Internationale des Télécommunications) du cybercafé qui étaient fonctionnels depuis 2011 sont obsolète de nos jours.

Ce jeudi 17 septembre 2020, un important lot de matériel informatique composé de dix ordinateurs de bureau, d’applications spécialisées, d’une connexion internet haut débit dans la salle informatique et quelques bureaux, ont été remis à l’UN-ABPAM. Cette dernière a également vu son cybercafé entièrement rénové avec le raccordement au Réseau Informatique National de l’Administration(RESINA).
De manière spécifique on retrouve :

  • JAWS, un logiciel de revue d’écran. Il retranscrit par synthèse vocale et/ou sur un afficheur braille, ce qui est affiché sur l’écran d’un ordinateur tant en termes de contenu que de structure. Il permet d’interagir avec le système d’exploitation et les logiciels d’application.
  • le logiciel de reconnaissance de caractères Omnipage qui permet de convertir rapidement les documents papiers et les fichiers PDF dans plus de 30 formats de fichiers éditables et identiques aux documents d’origine.

le logiciel ZoomText destiné aux utilisateurs malvoyants. C’est l’un des logiciels d’agrandissement les plus performants disponibles sur Windows. Il rend l’usage de l’ordinateur et de ses logiciels (documents, tableurs, navigateur internet ou email) beaucoup plus facile et plus rapide.

Selon Madame la Ministre Hadja Fatoumata OUATTARA au cours de son allocution , les Technologies de l’information et de la communication (TIC) favorisent l’intégration sociale des populations et participent à la construction d’une société prospère.Ainsi ,  selon elle « la transformation numérique engagée par l’Etat burkinabè doit se faire avec tout le monde sans exclusion et la stratégie numérique doit prendre en compte les personnes vivant avec un handicap afin de mettre à la disposition de ces dernières, des équipements spécifiques adaptés à leurs conditions physiques  . Elle a   de ce fait salué les efforts de l’ABPAM qui, de son point de vue, participe à l’éducation, à la formation et à l’intégration socio-professionnelle des personnes vivants avec un handicap visuel.